Un autre regard

19 ans après sa mort, Georges Marchais est toujours dans la place !

Régulièrement, on retrouve des extraits de ses grands débats politiques, on fait référence à cet homme de combat, à sa personnalité si attachante, si populaire : que ce soit sur le net, dans les rétrospectives audiovisuelles, mais également dans les échanges que nous pouvons avoir les uns les autres, dès lors que notre filiation est connue.

Georges Marchais se retrouve en 2015 dans une actualité plus cruelle : la bêtise, l’acharnement, le révisionnisme du nouveau maire de Villejuif, qui par sa délibération de Déc. 2014 cherche à effacer une histoire, qui ne lui convient pas, en débaptisant la place portant son nom, inaugurée en 2013.

Vous trouverez sur la page  « Place Villejuif »tous les éléments démontrant à quel point cet individu méprise non seulement l’homme, mais également sa famille, l’histoire locale et nationale, les principes fondamentaux du vivre ensemble, du faire ensemble. Grâce à une mobilisation incroyable, allant bien au delà des clivages politique, grâce au courage de Madame Gaston-Mathé, grâce à une jurisprudence qui désormais obligera les élu(e)s à plus de neutralité historique, nous avons fait reculer le maire de Villejuif.

georges-marchais-provoc-FN-tribune-alexis-corbiere-2011Ces dernières années, Georges Marchais se retrouve régulièrement pris en otage de la stratégie de dédiabolisation du Front national, qui arrive même à le faire parler, à tenter de faire croire qu’il pourrait y avoir une convergence avec  “la préférence nationale », pourtant à l’opposée de sa pensée.

A ce propos, je vous invite à consulter la tribune d’Alexis Corbière du Parti de Gauche.

Il n’y a aucune convergence possible entre les Le Pen et consorts et Georges Marchais. Quelques mois avant sa disparition, en 1997, une journaliste du quotidien le Parisien lui posait cette question: “certains estiment qu’il faut dissoudre le FN ? » il répondait alors : “Les propos de Le Pen sont scandaleux. Et ce n’est pas nouveau. Mais je considère que l’interdiction de son parti ne réglerait rien. Le problème est que Le Pen tourne autour de 14% ou 15% lors des élections. Autrement dit, il y a des millions de gens qui votent pour lui. Bien sûr il y a des forces d’extrême droite dans ce pays mais que représentent-elles ? 2%, 3%, pas plus. Or Le Pen parvient, aujourd’hui, à capter, bien au-delà, le mécontentement de femmes, d’hommes, de jeunes. C’est là le problème. Et on ne le résoudrait pas en interdisant son parti. Ce qu’il faut, c’est s’attaquer à sa politique, et faire la démonstration qu’avec Le pen, ce serait pire. »

Non, ni Marchais, ni Jaurès (je fais référence à cette affiche du FN sortie en 2009, lors des élections européennes, affirmant que « Jaurès voterait FN »), ni Jean Vilar ( dans son programme, le FN vante les actions de Jean Vilar, acteur et créateur des grandes aventures théâtrales de l’après-guerre, du Théâtre National Populaire au Festival d’Avignon et compagnon de route du parti communiste) n’ont de points communs avec le milliardaire Le Pen. 

Brouiller les cartes, utiliser les repères de la gauche, avec un objectif : masquer ce populisme pour chercher à apparaitre populaire ! Entre les deux, il y a un monde. Georges Marchais, lui, était populaire dans son ADN, parce que le monde des travailleurs, le monde des usines, était tout simplement son monde. 

Pour toutes ces raisons, nous, sa famille, avons décidé de réagir.
Avec ce site internet, nous voulons apporter un autre regard, moins présent sur le net, moins connu sur l’homme, sur l’homme politique.

Ce site se veut avant tout comme un site ressources, mettant en avant des textes, des photos, une biographie, des témoignages méconnus, peu utilisés lorsque l’on se réfère à Georges Marchais. Beaucoup d’amour,  des témoignages, des hommages,  des caricatures (il était un bon candidat et il les aimait tant, même quand un dessin « tapait » comme il disait).

Il ne s’agit pas d’un site officiel : nous ne sommes ni historien, ni légataire universel de son rôle de dirigeant du PCF.
Ce site va simplement vous parler de l’homme, qui nous a élevés, avec qui nous avons tant partagé. Il sera ouvert à tous ceux qui voudront bien nous aider à répondre à ces trois objectifs :

  • Faire partager des ressources méconnues aux enfants, aux petits-enfants de la famille, à tous ceux qui s’intéressent à sa vie, à son action, à tous ceux qui savent que l’être humain est un système complexe, qui ne peut se résumer à un « Liliane fait les valises » (d’ailleurs elle aimerait tant pouvoir continuer à faire les valises pour partir avec son mari) ou à un « taisez-vous Elkabach » (qui d’ailleurs a tweeté à l’égard du maire de Villejuif  « Ne touchez pas à la place Georges Marchais ! Son nom appartient à l’Histoire politique du pays. »)
  • Revenir sur ses campagnes électorales si populaires, ses rencontres avec le peuple de France, son engagement internationaliste, ses rapports humains noués avec des personnalités si différentes, son engagement total comme Député, comme secrétaire général.
  • Disposer d’un outil nous permettant de défendre la mémoire, l’engagement d’un homme,  face aux bassesses d’adversaires politiques,  aux attaques « sous la ceinture » qu’il n’a jamais utilisées et qu’il détestait tant.

Georges Marchais occupe, occupera sa place, ce maire peut tout oser (et vous savez bien ce que disait Audiard à propos de ceux qui osent tout !). Comme le souligne Roger Martelli, « il y a cette idée pénible de penser que l’on peut agir sur l’histoire en effaçant les noms sur les plaques. Or, l’histoire retiendra le nom de Georges Marchais mais qui se souviendra de celui du maire de Villejuif ? » (Le Monde, 23/12/2014).

Parce que nous l’aimions, hier et encore plus aujourd’hui quand il nous réveille pour nous battre pour plus de justice, plus de solidarité, plus d’Humanité dans un pays meurtri par les tueries de Charlie, de l’hyper-cacher, et tout récemment des attentats de Paris, nous avons pris la décision de créer ce site.

Nous partageons pleinement le texte de Gabriel Garcia Marquez « La vie n’est pas celle qu’on a vécue, mais celle dont on se souvient et comment on s’en souvient pour la raconter ».

Bien à toi « Papa » ; « Chou » ; « Georges » ; « Pépé » ; « Jojo » ; Joli-Papa » ; « Camarade  » ; « Monsieur le Député » ; « Monsieur le Secrétaire général du PCF ».

Bonne visite,
Olivier Marchais,